....A year in the life of a vigneron is never a dull one. We think sometimes that nature and the Gods are working together to discourage us from producing wine from different angles. But extremes of weather are never missing, always threatening, be they as shown by the thermometer or the pluviometer. And the worst can be frost, always a risk up to the end of April but rarely of extreme severity. 2021 was the exception, due to the above-average temperatures (earlier) in March, leading to early budding and exposing vines to more damage under frost. The old expression that frost risk is always present, the so-called 'Saints de Glace' until the end of April, still holds.
The Agriculture Minister Julien Denormandie put is plainly “probablement la plus grande catastrophe agronomique de ce début de XXIe siècle” (the worst agronomical disaster of the 21st century). Estimates were of a loss of one third of production equating to 2 billion Euros of lost sales.
The Minervois was no exception, with up to 50% loss in low-lying zones. Vines can 'rebud' but with smaller fruit - and less juice (see second photo for what a frost “burnt” vine looks like). And damage will extend through 2022 too, as the annual cycle has been disrupted..
You'll be happy to note that St Jacques was only partially damaged. We are at a slight altitude, some 80+ metres, and have a regular breeze over the fields. But it was a 1 hectare field of Grenache, used for rosé, surrounded by trees, which particularly suffered. This translated into a 'back of the envelope' calculation of some 4% loss in estimated 2021 volumes. Not disastrous but a disturbance to satisfying growing demand for rosé next year. Our whites and reds were thankfully hardly damaged by contrast.
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Une année de vigneron n'est jamais ennuyeuse. Nous imaginons parfois que la Nature et les Dieux travaillent ensemble pour nous décourager de produire. Les extrêmes climatiques ne manquent jamais, toujours menaçants, qu'ils soient indiqués par le thermomètre ou le pluviomètre. Et le pire peut être le gel, risque toujours présent jusqu'à fin avril mais rarement si violent. En raison des températures supérieures à la moyenne dès mars, provoquant un débourrement précoce et exposant la vignes à davantage de dégâts sous l'effet du gel tardif. La vieille expression selon laquelle le risque de gèle est présent (les "Saints de Glace") jusqu'à fin avril, est toujours d'actualité.
Le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, l'a dit : "probablement la plus grande catastrophe agronomique de ce début de XXIe siècle". Les estimations sont d'une perte d'un tiers de la production.
Le Minervois n'a pas fait exception, avec des pertes allant jusqu'à 50 % dans les zones de basse altitude. Et les dégâts se prolongeront jusqu'en 2022, car le cycle annuel a été perturbé.
Vous serez heureux de savoir que St Jacques n'a été que partiellement endommagé. Nous sommes en légère altitude, à plus de 120 mètres, avec une brise régulière sur les parcelles. C'est une parcelle d'un hectare de grenache entourée d'arbres, utilisée pour le rosé, qui a particulièrement souffert. Ce n'est pas un désastre mais une perturbation pour satisfaire la demande de rosé l'année prochaine.
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And we have, as some compensation, seen higher yields from more recently planted and maturing fields (a Marsanne/Roussanne plot and a Grenache field), but it is premature to be confident of this in the final product at present. One stroke of luck was the lack of pruning of some Syrah and Mourvèdre, only being completed after the frost and having not yet budded. Nights continued to be cold but temperatures slowly rose for the rest of April with no more frost.
Replanting
On a more positive note, we continue to replant. A small field in front of the main entrance has been transformed from wild weeds to one of newly-planted Petit Manseng, a cépage full of spicy citrus character for dry white wine and/or late harvesting. A larger nearby field is being planted with Cinsault, a cépage bouncing back in popularity for red and rosé wine, supportive of hot, dry conditions, with a restrained alcohol level and natural, lower levels of tannin and good acidity. One answer to climate change? For epicureans, it is a recommended cépage to accompany snails, not something we are planning to produce.
Water
Last winter was particularly dry at St Jacques. Only 290mm of water (October 2020 to end March 2021) versus 425mm over the same time last year and 350mm over the previous two years. But the soil was fresh below the surface with little evaporation over the winter months. We couldn't get tractors out in spring 2020, as it was so damp - quite the opposite this year. Weeding quickly became an important part of the day’s work, given the warmer weather experienced. Birds were returning from Africa, orchids became abundant and growth was exploding on all vegetation. But amidst this advent of spring and renewed optimism lurked the threat of disease, notably odium fungus, an annual phenomenon which can spread like wildfire under damp, warm conditions.
Harvest
This is when things got hairy. Most years, one walks through the vines tasting the grapes as they reach phenolic maturity, and sending some samples for analysis on sugar content in particular, looking for the optimal balance sugar and ripeness of the tannins. Parcels reach an optimal point at different times, so harvesting is spread through the weeks. The 2021 harvest was different. The grapes started small due to dry conditions, yet quickly plumped up with some early rains. But the rains didn’t stop this September. And with rain comes three major challenges. 1) you can’t put harvesting equipment into the fields, let alone walk as your boots get stuck in the sticky mud 2) everyone wants the machines and tractors at the same time (they are shared and rented) and 3) you expose the vines to a major risk of rot.
To conclude
Against the grim 2021 backdrop, Chateau St. Jacques was relatively lucky. The harvest was better-than-expected, and we picked the grapes during a few brief openings in the inclement weather, with decent volumes. Some of our neighbours, who survived the frosts, were not so lucky. From Limoux to our south all the way along the Languedoc/Mediterranean coast, many were not able to harvest on time, sometimes because the machines weren’t available, sometimes because the caves cooperatives were refusing or unable to accept the sudden volumes when harvested, leaving grapes past the point of no return on the vines, and smell of rotting grapes to permeate the air.
So a roller-coaster year for the wine industry. Frost, drought, disease, flooding, the lockdown yoyo and broken supply chains. Just when we thought things were getting better, a renewed challenge would appear to challenge our mental resilience and patience. Here’s to respite and no more surprises in 2022!
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Et nous avons, en guise de compensation, constaté des rendements plus élevés dans les parcelles plantées récemment et arrivant à maturité (une parcelle de Marsanne/Roussanne et une parcelle de Grenache), Les nuits ont continué à être froides mais les températures ont lentement augmenté pendant le reste du mois d'avril sans qu'il y ait de nouvelles gelées.
Replantation
Sur une note positive, nous continuons à replanter. Une petite parcelle devant l'entrée principale est ainsi passée de mauvaises herbes sauvages à un Petit Manseng nouvellement planté, un cépage plein de caractère pour le vin blanc sec et/ou les vendanges tardives. Une parcelle est en train d'être planté de Cinsault, un cépage qui connaît un rebond de popularité en vin rouge et en vin rosé, qui supporte les conditions chaudes et sèches, avec un taux d'alcool modéré, des niveaux de tanins naturels plus faibles et une bonne acidité. Une réponse au changement climatique ? Pour les épicuriens, c'est un cépage recommandé pour accompagner les escargots, que nous n'envisageons pas de produire.
L'eau
L'hiver 2020 a été particulièrement sec à St Jacques. Seulement 290 mm d'eau (octobre 2020 à fin mars 2021) contre 425 mm à la même époque l'année dernière. Par contre, le sol était " frais " sous la surface avec peu d'évaporation pendant les mois d'hiver. Nous n'avons pas pu sortir les tracteurs au printemps 2020, tant le sol était humide - c'est tout le contraire cette année. Le désherbage est rapidement devenu une partie importante du travail de la journée, étant donné le temps plus chaud que nous avons connu. Les oiseaux revenaient d'Afrique, les orchidées devenaient abondantes et la croissance explosait sur toute la végétation. Mais derrière cet avènement du printemps et ce regain d'optimisme se cache toujours la menace de maladies, notamment l’odium, un champignon qui peut se propager de façon fulgurante sous conditions humides et chaudes.
Vendanges
C'est à ce moment que les choses se corsent. En règle générale, on parcourt les vignes en dégustant les raisins pour évaluer leur maturité phénolique, et on envoie des échantillons pour une analyse, en cherchant l'équilibre optimal entre le sucre et la maturité des tanins. Les parcelles atteignant un point optimal à des moments différents, les vendanges sont donc réparties au fil des semaines. La récolte de 2021 a été différente. Les raisins ont commencé petits en raison des conditions arides, mais ont rapidement pris du volume grâce à des pluies précoces. Mais les pluies ne se sont pas arrêtées en septembre. Et avec la pluie viennent trois défis majeurs. 1) on ne peut pas mettre les machines à vendanger dans les parcelles, et encore moins marcher car les bottes s'enlisent dans la boue collante ; 2) tout le monde veut les machines et les tracteurs en même temps (ils sont partagés et loués) ; et 3) on expose les vignes à un risque majeur de pourriture.
Conclusion
Dans ce sombre contexte de 2021, le Château Saint-Jacques a eu une certaine chance. Les vendanges ont été meilleures que prévu, et nous avons récolté les raisins pendant quelques brèves ouvertures dans le mauvais temps, avec des volumes tout à fait convenables.
Certains de nos voisins, qui ont survécu au gel tardif, ont été surpris. De Limoux au sud et tout le long de la côte languedocienne et méditerranéenne, beaucoup n'ont pas pu récolter à temps, parfois par manque de machines (surbookées pendant les rares éclaircies), parfois parce que les caves coopératives refusaient ou étaient incapables d'accepter les volumes soudains lors des vendange, laissant les raisins dépasser le point de non-retour sur les vignes, et l'odeur de raisin pourri imprégner l'air.
Une année donc en dents de scie donc pour le secteur viticole. Gel, sécheresse, maladies, inondations, le yoyo de la fermeture et les chaînes d'approvisionnement brisées. Juste quand nous pensions que les choses allaient mieux, un nouveau défi apparaissait pour mettre à l'épreuve notre résistance mentale et notre patience.
Vivement un peu de répit et plus de surprises en 2022 !
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