....Every year is by definition full of surprises and us producers accept to be at the mercy of Mother Nature. However this year may have been the hardest in a long time on both the vines and the growers. France as a whole will have had its lowest production in many years due to frost and drought, with the averages hiding some truly heart wrenching stories of total loss. It was a double record year for “earliest harvest”, as it seems our climate continues to change, and smallest harvest in France since 1945.
For us in the Minervois, still reeling from a 40% drop in production last year, it started so positively...
Winter water
Winter was encouraging, with January to March witnessing some 340mm of rain, versus 152mm for same period 2016. Also, January was cold but no frosts or hail of any note - and similar for February. Pruning, that annual 3-4 month obligatory surgical labour, continued unabated, interrupted by some periods of continual rain, not a bad thing in the big picture.
The Spring sprint
And then March announced a beautiful and somewhat early spring. Above-average temperatures, combined with the water-replenished soil, resulted in an explosion of growth, with weeds leading the charge. But given the sodden soil, we could not use our mechanical weed-cutters to hold their advance in check. Any visitor had problems seeing vines, especially amongst the younger plantings.
Were the vines holding something back for a late charge? Indeed, vine growth then spurted and budding burst. The balmy weather continued into April, allowing mechanical weeding and fertilisation (with organic goodies) to be completed. All highly promising for a recovery in yields, notably amongst the younger, shallower-rooted vines, after the drought-induced drops in 2016.
Frost bites
End-April, disaster struck many vineyards throughout France, with a Siberian air mass rolling south, bringing sudden, plunging temperatures. Little warning from the weather forecast and incredible images of vineyards desperately lighting fires along the rows of vines to stave off damage (see image)! St Jacques, fortunately, was only slightly affected, being higher than many surrounding vineyards. But it was a manifestation of the old saying that frost risk doesn’t disappear before May commences!
How some vineyards had to fight the frost: ..
Chaque année est par définition pleine de surprises et nous, producteurs, acceptons d'être à la merci de Mère Nature. Cependant, cette année a probablement été la plus difficile depuis longtemps pour les vignes et les producteurs. La France dans son ensemble connaîtra sa production la plus basse depuis de nombreuses années en raison du gel et de la sécheresse, et les moyennes masquent des histoires tristes de perte totale. Ce fut doublement une année record, d’abord parce que c’est celle de la récolte la plus précoce, notre climat continuant à évoluer, ensuite parce que c’est la plus petite récolte en France depuis 1945.
Pour nous dans le Minervois, toujours sous le coup d'une baisse de production de 40% l'année dernière, ça a pourtant très bien commencé...
Eau d'hiver
L'hiver a été encourageant, avec de janvier à mars quelque 340mm de pluie, contre 152mm pour la même période en 2016. De plus, le mois de janvier a été froid mais sans gelées ni grêle - de même qu’en février. La taille, ce travail chirurgical obligatoire de 3-4 mois, a pu continuer sans relâche, interrompu par quelques périodes de pluie.
Le sprint printanier
Et puis Mars a annoncé un printemps beau et un peu précoce. Les températures au-dessus des moyennes saisonnières, combinées avec un sol rempli d'eau, ont permis une croissance explosive, qui a commencé par celle des mauvaises herbes. Mais à cause du sol trempé, nous n’avons pas pu utiliser nos coupe-herbes mécaniques pour faire échec à leur croissance. Tout visiteur avait donc du mal à distinguer les vignes, surtout les plus jeunes d’entre elles.
Les vignes allaient-elles nous surprendre par une croissance tardive? En effet, nous les avons soudain vu jaillir, avant une croissance exponentielle. Le temps doux qui a perduré en avril a permis le désherbage mécanique et la fertilisation des sols (avec des matières organiques). Tout cela était donc très prometteur pour une reprise des rendements, notamment parmi les jeunes vignes à racines moins profondes, après les baisses de rendement dues à la sécheresse de 2016.
Gelure des vignes
A la fin du mois d'avril, la catastrophe a frappé de nombreux vignobles à travers la France, avec une masse d'air sibérien roulant vers le sud, faisant soudainement plonger les températures. Nous avons reçu peu d'avertissements de la météo et vu beaucoup d'images incroyables de vignobles allumant désespérément des feux le long des rangées de vignes pour éviter les dégâts! Le domaine St Jacques, heureusement, n'a été que légèrement affecté, étant plus en hauteur que beaucoup de vignobles environnants.
Comment certains vignobles ont combattu le gel: ....
....Summer scorcher
Having survived the frost, summer months turned hot and dry, and what little rain fell quickly evaporated on contact with the soil. Vines looked longingly at the swimming pool. June was particularly hot, but us vignerons were not too concerned, as we normally receive a few summer downfalls (20-30mm) of rain in July/August to give a boost to swelling of the grapes. But no! While some neighbours had some water dumps, our calls were ignored. Evidently, while bud burst had been generous, the subsequent maturing of the grapes was constrained by an emerging summer drought! Plenty of grapes but all on minimum rations.
Vendange
Fast forward to late August. Analyse and tasting of the grapes gave mixed indications of when to harvest. Sugars on the whites suddenly developed in the 3rd week of August - while acidities held firm. Tally-ho with the harvesting! A record early harvest for us, and the rest of France it seems, and continuing a trend since we bought St. Jacques d’Albas in 2001 (see graph below). Small berries on the Viognier but compensatory juice on the Vermentino (Rolle), that drought-habitué varietal from Sardinia. ..
Journées torrides d'été
Après avoir survécu au gel, les mois d'été sont devenus chauds et secs, et le peu de pluie qui est tombé s’évaporait rapidement au contact du sol. Les vignes lorgnaient avec envie vers la piscine. Le mois de juin a été particulièrement chaud, mais nous ne nous en sommes pas trop inquiétés car nous recevons habituellement en juillet et août quelques pluies d'été (20-30mm) qui aident à “gonfler” les raisins. Hélas non! Alors que certaines régions voisines ont connu quelques précipitations, nos appels ont été ignorés. Évidemment, alors que l'éclosion des bourgeons avait été généreuse, le gonflement des raisins a été limité par cette sécheresse estivale ! Beaucoup de raisins mais avec des baies très petites.
Vendange
Un début de vendange précoce juste avant la fin du mois d'août. L'analyse et la dégustation des raisins donnaient des indications contradictoires sur le début de la récolte. Les sucres sur les blancs se sont soudainement développés dans la troisième semaine d'août - tandis que les acidités tenaient ferme. Taïaut sur la récolte! Une récolte particulièrement précoce pour nous, et le reste de la France, semble-t-il, et nous continuons sur notre tendance depuis que nous avons acheté St. Jacques d'Albas en 2001 (voir graphique ci-dessous). Petites baies sur le Viognier mais jus compensateur sur le Vermentino (Rolle), ce cépage habitué à la sécheresse de Sardaigne. ....
....Grenache and Mourvedre for the rosé came in the end of August. Another story of plenty of small berries and juice yields down.
Reds were picked from 7 September, led by the Grenache, then the Syrah, Mourvèdre and Carignan. The last-mentioned smiled all the way to the winery, a varietal that basks in hot, dry conditions.
Our regisseur Marc had tears in his eyes when seeing the little volumes coming in, though we weren’t the only ones with plenty of grapes but low volumes. Some of our neighbours complained they were filling up their cuves with grapes, but having hardly any juice emerging. Just skins and pips!
The result
So, yet another year of low yields (-40%) and a harvest a record two weeks earlier than expected. During fermentation, smiles returned to our faces as we tasted the evolving product. Similar to 2003 but characterised by more maturity and higher acidities. A precocious vintage which augers well for quality but not abundance. Phenolic development appears better than 2016 too. Whites & rosé improving all the time in tank - and quite honestly a pleasant compensatory surprise. Reds are concentrated, sweet and seductive.
While lucky for not being severally damaged by the April frost, a second record year of low volumes is difficult to absorb. The quality is definitely there and we hope our vines are pushing their roots deeper for years to come. Roll on the rain this winter!
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Les Grenache et Mourvèdre pour le rosé ont été récoltés à la fin du mois d'août. Encore beaucoup de petites baies et peu de jus.
Les rouges ont été cueillis à partir du 7 septembre, en commençant par le Grenache, puis la Syrah, le Mourvèdre et le Carignan. Ce dernier, un cépage qui s'épanouit dans des conditions chaudes et sèches, ne semblait pas du tout affecté par la chaleur.
Notre régisseur Marc a eu les larmes aux yeux en voyant de si petits volumes entrer, même si nous n'étions pas les seuls à récolter beaucoup de raisins mais de faibles volumes. Certains de nos voisins se sont plaints de remplir leurs cuves avec des raisins, mais très peu de jus. Juste des peaux et des pépins!
Le résultat
Nous connaissons donc, une année de plus, de faibles rendements (-40%) marquée par une récolte d’une précocité record, deux semaines plus tôt que d'habitude. Pendant la fermentation, en goûtant l’évolution du jus, nous avons retrouvé le sourire. Le jus est proche de celui de 2003 mais caractérisé par plus de maturité et des acidités plus élevées. Un millésime précoce qui favorise la qualité mais pas l'abondance. Le développement phénolique apparaît également meilleur qu’en 2016. Blancs et rosé s’améliorent encore en cuve - offrant une agréable surprise qui compense le manque de volume. Les rouges sont concentrés, doux et séduisants.
Bien que nous ayons beaucoup de chance de ne pas avoir subi de lourds dommages lors du gel d’avril, une deuxième année record par la faiblesse des volumes est difficile à absorber. Mais la qualité est indéniablement au rendez-vous et nous espérons que nos vignes poussent leurs racines plus profondément pour les années à venir. ....